lundi 30 novembre 2009
Blague à part...
Durant tous les malheurs que j'ai subi, tu as toujours été à mes côtés.
- Oui mon amour.
- Lorsque j'ai été licencié, tu étais là pour moi.
- Oui mon amour.
- Lorsque mon entreprise a fait faillite, tu m'as soutenu.
- Oui mon amour.
- Lorsque nous avons perdu la maison, tu es restée près de moi.
- Oui mon amour.
- Et lorsque j'ai eu des problèmes de santé, tu étais encore à mes côtés.
- Oui mon amour.
- Tu sais quoi ?
Les yeux de la femme s'emplirent de larmes d'émotion.
- Quoi donc, mon chéri ? chuchota-t-elle.
- Je crois que tu me portes la poisse...
Campagne Anti-Campagne anti tabac !
(les contre-arguments au Ministère de la santé)
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Les effets du tabac sur l'environnement :
Fumer est un processus physiologique indispensable pour l'organisme humain. La nicotine tue 36 espèces de bactéries, dont 8 nocives.
L'été, fumer éloigne les moustiques d'une façon plus écologique qu'à coups d'insecticides. Après tout, le tabac, c'est une plante verte, donc un insecticide écologique. Ca va de soi mais il est bon de le rappeler.
Par ailleurs, en ville ou en société, cela éloigne les non-fumeurs, ces êtres asociaux, intégristes et moralisateurs, véritables moustiques bipèdes et parlants qui ne piquent pas mais donnent des allergies.
Sur le plan médical, il y a beaucoup à dire pour lutter contre la désinformation ambiante :
Sous l'action de la nicotine, qui est un agent nettoyant, les cellules vieilles et usées du cerveau périssent en premier.
Les goudrons, qui se déposent sur la surface interne des alvéoles, empêchent l'air d'y accéder, forçant ainsi l'organisme à intensifier le flux sanguin. Chez un non-fumeur, un effet similaire doit être obtenu en pratiquant intensément certains exercices pénibles, comme le sport.
Alors que chez le fumeur, l'inhalation de la fumée et la toux du fumeur constituent une gymnastique respiratoire saine et naturelle. En plus, vous économisez le prix des chaussures Noke de chez Pentathlon. Pas de raquette de tennis à triple cordage, de planche de surf au prix du chêne ou d'anorak spécial Pôle Nord en hiver à acheter : un simple paquet de clopes et vous inspirez-expirez-relachez !
La pause cigarette au travail :
Un non-fumeur épuise son organisme en travaillant sans répit. Une pause cigarette, c'est un moyen de prévention des dysfonctionnements psychiques. Pendant leur pause, les fumeurs oublient les problèmes de boulot, plaisantent. Comme on le sait, chaque sourire prolonge la vie d'une minute, et chaque cigarette la raccourcit de trois minutes. Donc, il suffit de sourire trois fois pendant la pause cigarette, et la soi-disant nocivité du tabac sera réduite à néant. En plus, l'absence temporaire d'oxygène dans le cerveau le force à travailler deux fois plus après la pause, ce qui est bénéfique pour la qualité du travail. On ne peut pas dire la même chose sur les non-fumeurs dont les capacités cognitives baissent de façon exponentielle à cause du travail monotone et la surcharge en oxygène, dont je rappelle qu'il est toxique dans certaines circonstances en plongée sous-marine.
Faites le test : demandez à n'importe quel fumeur, il vous confirmera qu'il travaille cent fois mieux que son rival non-fumeur.
Les capacités d'adaptation du fumeur :
Un fumeur est adapté à l'hypoxie, et s'il se retrouve par inadvertance dans une situation de catastrophe, coincé dans les décombres après un tremblement de terre, bloqué dans une mine, ou pris dans un incendie, il devra peut-être sa survie à ce que l'on qualifie abusivement de "mauvaise habitude." On peut dire qu'un fumeur est mieux adapté à la survie. Vous croyez que j'exagère ? Alors un autre exemple : un incendie se déclare au 28e étage dans vos bureaux, des cris, de la fumée, des gaz toxiques, la panique quoi... Pas de problème : c'est pas un peu de fumée qui va vous faire peur ! Vous sortez calmement, la clope au bec, après avoir pris soin de soutenir votre patron cardiaque et de le guider avec sang-froid jusqu'à l'ascenseur, ce qui vous assurera peu après une rapide promotion.
Quand je dis qu'un fumeur est mieux adapté à la survie, je parle même au sens littéral : au moment critique, il trouvera toujours dans sa poche ses allumettes pour faire du feu ou éclairer son chemin dans les ténèbres.
Je peux même vous dire en confidence que, d'après une source bien placée (un haut fonctionnaire fumeur sympathisant de la cause), l'administration envisage de ne recruter que des pompiers fumeurs, pour la même raison qu'ils tolèrent mieux la fumée, les gaz toxiques et l'hypoxie. Les candidats non-fumeurs seront automatiquement recalés aux tests d'aptitude. Pareil à l'armée dans les commandos. Les mentalités vont enfin changer. Les non-fumeurs seront réorientés vers des métiers moins exigeants: cyclisme, marathon et autres gros consommateurs d'oxygène gratuit. A ce propos, le même fonctionnaire nous a confié qu'une taxe sur l'oxygène est à l'étude pour les non-fumeurs, et ce ne sera que justice, car les fumeurs contribuent à la société par la TVA, alors que les non-fumeurs bouffent sans vergogne notre oxygène, et gratos.
Fumer, oui, mais que fumer exactement ?
La cigarette prolo pour faire bricoleur ? La clope intello (à la terrasse d'un café branché, avec un bouquin ou une revue) ? Ou bien préférez-vous le cigare façon PDG ? Le tabac à chiquer sur le pont de votre voilier, genre loup de mer du dimanche ? Pas de souci, la clope c'est la liberté : pas de lutte des classes, pas de syndicat, chacun est libre d'essayer, de tester, de s'en mettre plein les poumons. De toute façon, si vous fumez trop, ça se dissout dans le sang.
Les non-fumeurs se privent d'une large gamme de sensations, et appauvrissent leur univers interne.
Comment fumer ?
C'est une question très importante. Si des volutes de fumée entourent le fumeur, alors c'est un dilettante qui gaspille le précieux produit. Un vrai fumeur inspire profondément, retient longtemps la fumée dans ses poumons où toutes les composantes aromatiques se déposent et s'assimilent.
Pour ne pas jeter une partie des précieuses composantes chimiques de la cigarette avec le mégot, il vaut mieux arracher et jeter le filtre au préalable. Et quand le feu commence à brûler les doigts, il faut embrocher le mégot incandescent sur une allumette et le fumer jusqu'au bout.
La convivialité du tabac :
Il n'a pas de problèmes pour faire des connaissances - il lui suffit de demander du feu.
Donc, fumer est particulièrement recommandé aux timides, garçons ou filles : en effet, alors qu'un dialogue sincère donnerait ceci : "T'es bien roulée, j'ai envie de baiser" - "Moi aussi, mais pas aujourd'hui et peut-être pas avec toi.", grâce aux vertus sociales de la cigarette, l'atmosphère de nos lycées devient plus conviviale :
- T'en veux une ?
- Non merci.
Et la communication entre les générations!
Des hommes en habits chics demandent une clope aux gamins, échangent des propos amicaux. Les fumeurs ont moins de prétextes pour discuter. Quoi de plus beau qu'un père qui, après avoir appris à son fils à lancer une balle (aux USA), à taper du pied dans un ballon (le reste du monde sauf l'Angleterre et l'Australie), après lui avoir fait boire sa première bière, lui offre sa première cigarette ? A charge pour lui, ensuite, de s'émanciper du nid familial, de voler de ses propres ailes en s'essayant au shit et à la coke avec ses copains.
Et ne croyez pas que ce bénéfice social soit réservé aux adolescents boutonneux ou à la relation père-fils, cette vertu sociale si utile dans un monde où on ne pense qu'à faire la guerre joue aussi entre adulte. Si vous sollicitez un passant en lui demandant : "Vous n'auriez pas cent balles ?", vous risquez d'en prendre une... ou de prendre un coup de poing sur la figure. Par contre, la question polie : "Vous n'auriez pas une cigarette?" ne suscitera pas de réaction négative, et peut même vous conduire au mariage. Aussi bien avec une fumeuse, d'ailleurs, avec laquelle vous organiserez un voyage de noce Hollande-Maroc-Katmandou à la recherche du meilleur tabac... mais aussi avec une non-fumeuse, qui sera irrésistiblement attirée par vous, et par la sainte mission si féminine de vous éloigner du péché. Vous êtes gagnants dans les deux cas !
Mesdames, pas de panique ! Ce raisonnement s'applique aussi à l'envers, à une fumeuse qui rencontrerait l'homme non-fumeur de sa vie : il imaginera bien vite les talents cachés d'une femme qui, depuis l'adolescence, tire sur sa clope et avale la fumée... Il voudra rapidement vous désintoxiquer en remplaçant votre cigarette par quelque chose de plus doux et plus viril à la fois !
Vive les fumeuses et les fumeurs, vive les relations sociales, vive la clope !
dimanche 29 novembre 2009
samedi 28 novembre 2009
Bienvenue en IRAK
Journal d'un soldat américain
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1er jour
Aujourd'hui, nous partons pour le Golfe Persique libérer le peuple irakien opprimé par un tyran. En Irak. C'est un petit pays (plus petit que mon état natal) au sud de l'Afrique (parce qu'il y a plein de sable et il fait chaud). J'ai promis à Mary de ramener la momie du premier pharaon irakien et de me faire faire une photo sur fond des célèbres pyramides.
6ème jour
Nous sommes basés dans un petit pays au sud de l'Irak. Le pays est tellement petit qu'on fait la compétition avec les Britanniques - à qui pourra cracher jusqu'au golfe à travers de tout le pays. A propos, ces Britanniques parlent très bien américain.
7ème jour
Aujourd'hui, le général nous a fait un discours. Il a dit que l'Amérique est fière de nous et que nous, en tant que peuple le plus libre, apportons la démocratie aux barbares. Il fait chaud ici, des tempêtes de sable tout le temps. On s'en sort uniquement grâce aux climatiseurs. Les journalistes sont arrivés. Nous avons posé avec les armes et les drapeaux américains, et montré comment nous savons mettre les masques à gaz.
8ème jour
Notre commandant a dit qu'on doit préparer des sacs de cadeaux pour la population irakienne enthousiaste. On les remplit d'hamburgers et de coca. Notre médecin militaire dit qu'on doit donner la nourriture aux Irakiens avec précaution. Il faut protéger les mains des morsures éventuelles. Le contact de leur salive avec le sang peut provoquer la rage. Ne pas donner trop à manger, pour éviter les douleurs au ventre dans la population affamée.
Les premiers bombardiers sont passés au-dessus de nous en se dirigeant vers Bagdad. Nous chantons fièrement l'hymne de notre patrie libre.
9ème jour
Nous avançons vers le front. J'ai appris que le tyran s'appellait Saddam Hussein. Au fait, l'Irak se trouve au nord de l'Afrique et non au sud. C'est notre caporal qui me l'a dit, et il sait tout.
10ème jour
21.30
Nous entrons en Irak. Au loin, on entend des coups de feu. Peut-être la population irakienne salue-t-elle nos unités d'avant-garde. Les femmes et les enfants avec les fleurs ne sont pas encore en vue. Il faut croire qu'ils n'ont pas été avertis pour éviter une bousculade au bord de la route.
21.50
On a vu le premier aborigène. Bizarre, il ne s'approche pas pour nous remercier d'être libéré du dictateur. Un peuple sauvage, des enfants du désert. Au loin, on entend des explosions. Le chef nous dit de mettre les masques à gaz - au cas où.
22.30
Le peuple irakien obtus et opprimé s'est mis à tirer sur nos vaillantes troupes. On est tous choqués. En chemin, nous avons pris difficilement un spécimen sauvage (supposé mâle). L'avons nourri de force d'hamburgers. Près des cinq masures, nous avons rattrapé notre avant-garde. Ils disent que des toxicos camés au hasch tirent sur notre réfrigérateur plein de coca-cola. Un village est en vue. Le caporal dit que c'est Oum-Qasr, et il sait tout. On a décidé de l'attaquer demain, après le petit-déjeuner copieux. En attendant, notre opérateur radio a envoyé un e-mail au QG pour rapporter la prise de Oum-Qasr de demain.
11ème jour
9.00
On nous a tiré dessus pendant la tentative de pénétrer dans Oum-Qasr. Avons creusé les tranchées. Attendons les sacs de sable pour entourer nos positions. L'unité N°123 spécialisée en remplissage de sacs a promis d'apporter bientôt sa production . On a donné des claques à l'opérateur radio pour sa précipitation avec le message. Toutes les agences de presse l'ont déjà publié. Faut prendre le bled au plus vite.
12.00
Malgré nos cris "American food!", la démonstration du gros John tout content et des canettes de coca-cola, ils continuent à nous tirer dessus. Pourtant on ne ressemble pas aux troupes du dictateur Hussein. Étions obligés de hisser le drapeau sur l'une des masures. Le journaliste attaché à notre unité a pris en photo Phil le kiffeur, accroché au drapeau. (Par la suite, cette photo a fait le tour de tous les medias du monde - NDR). Ensuite Phil est tombé par terre en exhalant un petit nuage de fumée de hasch. C'était notre première perte militaire. Nous n'avançons plus dans l'attente des avions. Le chef à ordonné d'enlever le drapeau, pour avoir de quoi accrocher dans d'autres villes.
18.00
Les Irakiens continuent à tirer. C'est dangereux par ici. Le gros John a été blessé au bide au cours de l'une de ses actions de propagande (dévorage de hot dog chaud en première ligne sous les yeux des Irakiens). Pour l'instant, on a demandé l'artillerie. Le chef a téléphoné au QG et a dit qu'on tire par ici. Le QG a promis d'envoyer des Britanniques.
12ème jour
11.00
On va sur Bagdad! Hier un Anglais dynamique est arrivé vers Oum-Qasr. Les affaires se sont mis à tourner et les hélicoptères à voler. Dans la confusion notre four à micro-ondes mobile où on chauffait le fast-food a disparu. Les Britanniques ont transféré tellement d'armée que, comme disait le gros John blessé qui attendait le transport sanitaire, les hélicoptères se percutaient dans les airs et tombaient par terre en vrac. Je crois qu'il ment.
14.00
Marche rapide vers Bagdad. Ne rencontrons aucune résistance. Notre caporal a vérifié sur le globe terrestre et dit qu'à cette vitesse nous arriverons à Bagdad dans trois jours. Il sait ce qu'il dit. La guerre est bientôt terminée, notre opérateur radio a envoyé un e-mail au QG. Je suis curieux de savoir comment va Oum-Qasr?..
15.00
Un village devant nous. Le caporal dit que c'est Nassiriyah. L'opérateur radio a envoyé par e-mail au QG que Nassiriyah est prise. On a voulu lui taper sur les mains mais on n'a pas eu le temps. Notre opérateur est con mais c'est le seul qui sache écrire. Donald est parti à l'hôpital, il s'est coincé les parties dans la fermeture éclair aux toilettes.
22.00
Tiens, ici aussi on tire. On a demandé au QG encore des Britanniques. Réponse: y en a plus. Ils ont promis à écrire à Tony Blair pour qu'il en envoie d'autres. Avons creusé des tranchées au bord de la route. Jack l'imbécile est allé au pipi et a marché sur une mine. Ses matières fécales se sont dispersées sur nos positions. On n'a pas réussi à habituer ce crétin à utiliser les toilettes chimiques. Le caporal a fait boire le journaliste, maintenant il est soûl en permanence. Il écrit sur les succès grandioses, les foules d'Irakiens prisonniers. Nous fait poser avec les fusils. Maintenant il est couché dans un caniveau à ronfler.
13ème jour
06.00
Alerte très tôt le matin. Les Irakiens excités par le ronflement du journaliste ont attaqué nos positions. La moitié des chars ont soudé leurs trappes, dans l'autre moitié on a volé les chenilles. Quelqu'un a noué les lacets du caporal par un noeud de pêcheur.
12.00
On transvase les chenilles de la première moitié de chars sur la deuxième. L'artillerie arrose Nassiriyah. Dans l'hôpital de campagne, le caporal a subi une opération compliquée: le découpage des lacets au laser.
15.00
Avons reçu l'ordre d'aller de l'avant. On avance.
19.00
Après les premiers combats nous nous sommes fixés aux abords de la ville. Échangeons des coups de feu avec l'ennemi tapi dans la rue voisine. Mon coca-cola tire à sa fin. Je ne sais pas combien de temps je tiendrais encore. L'explosion a arraché tous les boutons sur la vareuse de Bob, mon ami noir, mais il ne veut pas abandonner ses amis et aller à l'hôpital. C'est un héros! Je suis fier de lui!
21.00
L'ennemi de la rue voisine s'est avéré des marin's de l'unité voisine. On s'est engueulés mutuellement. Encore heureux qu'on n'a pas eu de pertes sérieuses. On a perdu Bob à qui la grenade a arraché sa boucle de ceinture. On a dû l'envoyer à l'hôpital de force. Dans l'unité voisine ils ont dû hospitaliser un lieutenant avec un traumatisme crânien. Notre caporal a la main lourde. On le respecte.
23.00
Retour à la base. Pendant notre absence l'aviation britannique a touché nos toilettes chimiques. Le QG dit qu'ils les ont confondu avec des stocks d'armes chimiques. A cause de l'odeur, peut-être. Nos gars de la batterie anti-aérienne ont abattu un avion de chasse et achevé les pilotes. L'opérateur radio a envoyé un e-mail dans l'unité spéciale de maintenance N° 321 pour qu'on nous remplace les toilettes. En attendant, on se retient.
14ème jour
12.00
Les nouvelles sont horribles. L'unité spéciale de maintenance N° 321 a été attaquée par les Irakiens quand elle était en route vers nos positions. Les Irakiens ont pris beaucoup de toilettes chimiques et quelques prisonniers. Nos soldats sont complètement démoralisés. Le coca-cola cherche la sortie. Le caporal souffre plus que les autres mais il se retient. C'est un gars courageux.
18.00
Vers le soir, notre armée a subi de grosses pertes. J'ai été hospitalisé avec une rupture de la vessie. Les autres ne vont pas mieux. Nous sommes transportés par l'hélico sanitaire. Le caporal sans connaissance est couché à côté de moi. Le journaliste aussi a été envoyé à l'arrière. On lui a trouvé une maladie locale très grave appelée "gueule de bois". Nous espérons que notre vaillante armée fera tomber le tyran irakien Saddam Hussein. Dommage quand même : je n'ai pas réussi à voir les célèbres pyramides irakiennes...
vendredi 27 novembre 2009
Conséquences d'un régime
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Samedi après-midi
Eh ben voilà. On y est. Chaque année au printemps c'est la même comédie. Elle commence un régime et me met à la diète!
A la diète, moi, un prince de la gastronomie, un estomac capable de distinguer une authentique saucisse de Strasbourg d'une saucisse de Sabourre (du nom de l'inventeur de la machine à bourrer les restes de viande) au moment même où elle franchit ses lèvres (la saucisse, si vous suivez bien).
C'est d'un égoïsme... car enfin, c'est elle qui se met au régime, mais c'est moi qui souffre et fais ceinture (du nom de la machine à serrer les estomacs).
Tout a commencé insidieusement par une séance de coiffure, à cause de dix petites minutes d'attente (oui, la vie tient parfois à quelques minutes). La voilà qui feuillette la pile de journaux. "Marie-Pâle" fait sa couverture avec un mannequin en maillot de bain, une femme si mince que de loin on la prend pour un parasol replié planté dans le sable. suivent les habituels reportages sur maigrir en dix jours, en cinq jours, en deux jours, en cinq heures, etc. Vaguement culpabilisée, voilà ma patronne qui abandonne "Marie-Pâle" pour se jeter sur "Femmélique actuelle". Mais c'est pas mieux: un article titré "Mince sana in corpore salaud" semble traiter de ces salauds de mecs qui veulent des corps minces. Au final, le régime à la mode cette saison semble être celui du Dr Faidublé, un Canadien qui a remarqué que les Esquimaux, habituellement en surcharge pondérale avérée, maigrissent rapidement s'ils se nourrissent exclusivement de petits dés de glace, en bannissant la graisse de phoque et en fuyant le gras de baleine, lesquels sont fermement déconseillés par le Dr Faidublé. Bref, je crains le pire pour ce printemps...
Et ça ne rate pas: sitôt sortie du salon de coiffure maudit, elle entre dans la première librairie venue et achète le livre du Dr Faidublé qui se vend comme des petits pains, ce qui est logique (à cause du blé, si vous voulez tout savoir). Je vous passe les détails horribles, il ressort d'une rapide lecture des vingt pages - vendues au prix du caviar - que les vertus des glaçons peuvent se résumer en deux points clés : valeur calorique quasi nulle et volume conséquent, qui est censé tromper l'estomac (moi!). Croit-il vraiment, cet escroc, qu'un fin gourmet comme moi va confondre un cube de glace avec un carré d'agneau? Qu'il retourne à ses hot dogs de cafétéria universitaire.
Dimanche matin
Pas de croissants au petit-déjeuner... ça sent la catastrophe. Fini les tartines beurrées de l'hiver et les pains au chocolat des matins glacés, point de chocolat chaud où trempe une généreuse poignée de céréales multicouches (céréale+matière grasse+miel+sucre). Ce premier dimanche de printemps est placé sous le signe de la biscotte... (non beurrée, sans confiture).
Midi
Nouveau prémisse des ennuis à venir - nous nous contentons d'une salade et d'un oeuf dur. C'est la saison des salades de saison, soit, les tomates du supermarché sont presque fraîches malgré leur voyage depuis les serres espagnoles pleines d'ouvriers agricoles polonais sous-payés, elles sentent presque la tomate, mais tout de même, ça va mal. Madame réfléchit, se tâte, se pèse, se repèse, se soupèse le pour et le contre: va-t-elle faire ce régime si prometteur du Dr Faidublé?
Personnellement, je n'ai pas l'ombre d'un doute, pensez : je la connais depuis qu'elle est née. Je sais qu'elle va de nouveau faire souffrir son corps et son estomac, tout ça pour séduire son hypothétique mec de l'été, l'homme de sa vie qu'elle va rencontrer - cette année, c'est sûr - au Club Méd ou ailleurs. Ce n'est pas encore décidé, elle doit questionner son astrologue à ce sujet : les astres lui seront-ils plus favorables au Club Méd, en voyage organisé ou au camping naturiste? Sur ce point, j'ai un faible pour le camp naturiste, car l'absence de maillot me laisserait espérer un régime alimentaire moins strict... mais ce n'est pas moi qui choisis.
Dimanche après-midi
Elle fait les cent pas (un vieux truc de ma patronne : ça permet de réfléchir tout en travaillant les cuisses et les abdos) puis elle ressort tous ses maillots (mauvais signe) et les essaye un par un devant le grand miroir. Moi je ne la trouve pas si mal que ça, à poil, mais je ne suis qu'un estomac. Je ne peux même pas lui parler. J'ai bien essayé pendant des années de discuter avec son cerveau, mais dès le printemps, il semble totalement disjoncté, obsédé par les filles anorexiques des magazines. Souvent j'ai voulu lui répéter ce que lui serine sa mère :
- Ma chérie, au lieu de faire tous les régimes, trouve-toi un mec qui aime les rondeurs!
- C'est pas des rondeurs, maman, c'est de la cellulite et de la peau d'orange, avec un début de culotte d'éléphant.
Que voulez-vous répondre à ça? D'ailleurs, un estomac n'a pas de voix. Tout ce que je peux dire, c'est "j'ai faim!"
Dimanche soir
Heureusement, ce soir, comme elle a ressorti dans l'après-midi son tapis de gymnastique et son vélo d'appartement, et qu'elle a sué sang et eau dessus, avec à peine une salade et un oeuf dans le ventre, elle craque pour un bon platas de nouilles à la sauce tomate, au beurre et au gruyère, avec un petit steak pour faire glisser les nouilles. Avant un bon régime, il faut faire des réserves, c'est bien connu de la gent féminine.
La nuit porte conseil: elle décidera demain (de mon sort)…
Lundi matin
Eh voilà! Ça y est! La cata! Elle est partie au boulot sans bouffer! A peine si j'ai eu droit à un thé vert avec une infâme sucrette.
J'ai beau gargouiller de plus belle, de beaux gargouillis bien placés au moment où elle croise un mâle de son entreprise, rien n'y fait. Je me tords de douleur, j'alterne les gargouillements et les spasmes vicieux, j'envoie des rivières d'hormones avec un seul et unique message:
- J'ai faim! A bouffer!
Enfin, sur le coup de dix heures trente, elle craque pour une pomme et une barre de céréales pleine de bonnes choses : deux noisettes, du sucre à foison, du gras, du chocolat, un véritable festin… Mal équilibré, soit, mais c'est si bon quand on souffre comme je souffre.
Lundi midi
Retour de la volonté: salade verte, yaourt au trifidus hyperactif à 0% de rien.
Lundi soir
Ca y est, c'est décidé: elle fera le régime du Dr Faidublé.
Malheur! Ai-je donc tant bouffé pour cette infamie? D'accord, j'en rajoute un peu : en fait, c'était couru d'avance qu'elle allait le faire ce régime, je le savais avant son cerveau.
Donc, lundi soir studieux, lecture approfondie du livre du bon docteur, stylo en main, où j'apprends que c'est toutes les deux heures que l'on m'infligera l'absorption d'un glaçon, parce qu'il faut me tromper par la satiété! Foutaises! En plus je déteste manger froid, ça masque le goût des aliments, c'est indigne d'un épicurien.
Moi qui ne jure que par le cassoulet ou la choucroute, croient-ils qu'un cube de glace va me tromper? Il a eu son diplôme dans un igloo, ce docteur, ou quoi? Je suis sûr que les Inuits l'ont foutu à la porte (de l'igloo), parce qu'il les fatiguait avec ses histoires de gras de baleine mauvais pour la santé.
Tandis qu'elle se concentre sur ces balivernes, je me fais du mal en pensant à une choucroute-mayonnaise-riesling, car je la connais: je ne verrais pas l'ombre d'une terrine avant le mois d'octobre... L'été sera long.
Mardi
Glaçon-yaourt-glaçon-yaourt-radis-glaçon-yaourt+pomme-glaçon-yaourt-haricots.
Terrible journée, je n'ai pas l'habitude. Ca m'a noué de partout. Les glaçons se sont collés à ma muqueuse gastrique, j'ai perdu une fortune en calories pour les faire fondre et les décoller. C'est moi qui ai tout le boulot, et l'intestin n'a que de l'eau à digérer, autant dire qu'il est au chômage.
Incidemment, vous avez peut-être remarqué que le bon docteur, dans sa fine compréhension de la nature humaine, accepte que l'on craque à volonté sur les yaourts et les légumes maigres (ne me demandez pas quels sont les légumes gras, je refuse de faire du prosélytisme pour ce charlatan).
Malgré ces quelques extras autorisés pendant ce régime, je peux vous dire que la colère gronde de la bouche au côlon. Même le rectum, si discret d'habitude que personne ne parle de lui, s'ennuie à mourir, car il ne bosse plus qu'une fois par semaine. La révolte du tube digestif dans son ensemble est proche, ça va être sanglant, 1789, la prise de la pastille n'est pas loin!
Mercredi
Piscine (bon pour les dorsaux et les pectoraux, eux-mêmes bons pour le soutien du buste, lui-même favorable à la capture des mâles).
Malaise à la piscine. Ma patronne, dans les bras du maître nageur, a mis ça sur le compte d'un yaourt avarié, la tricheuse. Elle sait très bien que c'est la sous-alimentation et son cortège de vertiges qui commence. Encore que s'évanouir pour un oui ou pour un non peut attirer des hommes à la recherche d'une faible femme, romantique, évanescente et fragile. Mais c'est pas trop le genre de ma patronne, en dehors de la saison des régimes.
Jeudi
JE VEUX BOUFFER!!! BOUFFER QUE JE VEUX!!! DONNEZ-MOI A MANGER! J'EXIGE UNE COTE DE PORC!!! BOUFFEEEEEEEEEEER!!!
Vendredi
C'est pas possible, elle tiendra pas. C'est inhumain. Ce Dr Faidublé, ce doit être le Dr Mengele réfugié chez les Esquimaux (le froid l'a conservé).
Vendredi soir
Dormir? Et puis quoi encore? Non, je la ferme pas, idiote toi-même. J'ai faim. Je veux bouffer, tu comprends?! Je n'ai rien à cirer de ton régime. Je-Veux-Bou-ffer! Allez, vas-y, essaie de dormir!
A la rigueur, avec un petit sandwich jambon-beurre, je crois que je pourrais envisager d'arrêter ces spasmes...
Samedi
La garce, elle tient le coup! Et elle essaye tous ses strings!
Incidemment, l'avantage d'un string, c'est qu'on rentre dedans quelle que soit sa taille. C'est une sorte de taille unique avec un élastique !
Par contre elle ne me semble pas satisfaite de son essayage des maillots : elle a jeté au fond d'un tiroir son seul monokini, comme s'il s'agissait de l'ultime recours... C'est pourtant mignon, un monokini plein de trous et d'échancrures bien placées...
Samedi soir
Sortie, danse, alcool ! Ahhhh, c'est bon... enfin des calories en pagaille. Le foie me fait dire qu'il n'est pas exactement du même avis, et l'intestin - qu'il dégage toute responsabilité en cas de diarrhée, mais le bonheur des uns... c'est la vie. Moi je dois nourrir l'organisme, au foie de balayer les toxines, chacun son boulot.
Mmm, un peu d'alcool après cette horrible semaine, ça glisse bien. Que le foie et l'intestin se débrouillent, chacun ses emmerdes.
Dimanche
Toujours pas de croissant en vue. J'ai bien peur qu'elle ne soit fermement décidée.
Quand je pense que j'aurais pu être l'estomac de Marianne Sägebrecht... ou bien celui de mon voisin de palier qui achète en douce des bouquins de cul... je peux vous dire que les filles qui sont dessus et dedans (la chair doit déborder) ne sont pas du même calibre que les filiformes de "Femmélique actuelle".
Lundi, déjà 7 jours!
Les forces m'abandonnent, j'envoie désespérément des messages d'alerte dans le cerveau:
- J'ai faim, cerveau! Fais quelque chose, on va tous crever!
- Quelque chose, mais quoi? - me répond cet idiot.
C'est avec le cerveau primitif que je communique, vous l'aurez compris. L'autre, le conscient, m'est inaccessible. En outre, il est tout entier sous l'emprise de cette névrosée... impossible de le raisonner depuis qu'il a lu ce bouquin.
- Sais pas. C'est toi le cerveau, non? - lui rétorquai-je.
Quel crétin ce cerveau primitif! Mon Dieu, que faire? Encore un glaçon, suivi d'un yaourt. MARRE DU YAOURT!!!
Mardi
Je ne suis pas seul à souffrir: l'oesophage aussi est en manque. Au déjeuner, alors que j'attendais impatiemment la feuille de salade que la bouche avait mastiquée trois minutes (la bouche aussi souffre), il s'est goinfré toute la feuille! Il ne m'a rien laissé! A peine quelques résidus de cellulose!
- Enfoiré! - lui ai-je dit, perdant ma politesse habituelle. - C'est moi qui dois faire la digestion!
- Pas en situation d'urgence! - a-t-il osé me rétorquer, arguant d'un obscur alinéa du code de survie qui remonterait à la préhistoire: en cas de famine, c'est chacun pour soi!
Mercredi
Cette nuit, j'ai rêvé d'un gigot d'agneau trempé dans une fondue bourguignonne, et nappé de champignons à la crème... Je me suis réveillé en sursaut, j'ai spasmé, ça a réveillé la patronne. Elle s'est levée, a mangé un glaçon, puis un yaourt, et a fait passer ce festin avec un grand verre de menthe à l'eau. Au moins, la menthe était sucrée... ça m'a fait du bien.
Jeudi
J'ai des trous de mémoire, sans doute une carence en vitamines: je ne me rappelle plus le goût du croissant.
Vendredi
JE HAIS LE YAOURT.
Samedi
Je dépéris, j'ai rétréci: j'ai difficilement digéré deux radis. Mes qualités stomacales s'affaiblissent, je suis à peine plus acide qu'un demi-citron pressé.
Ma fin - notre fin - est proche.
Dimanche
Une lueur d'espoir : elle est contente de sa séance hebdomadaire d'essayage de maillots. Sa balance lui dit des choses agréables à entendre. Elle a perdu du poids (le contraire serait étonnant, le Dr Faidublé a dû garder un camp de prisonniers dans une autre vie...)
Maintenant que le plus dur est fait, peut-on envisager de se taper un bon gueuleton?
Ohhh non: confortée par ces bons résultats, la malingre jeune fille persiste dans son masochisme.
La 3e semaine
N'est que souffrance, je vous épargne les détails. Le moindre pruneau a eu du mal à passer, tellement je suis serré, et a perturbé l'intestin derrière moi, tant il a perdu l'habitude de travailler... La bouche est sèche, j'ai le même calibre que l'oesophage, l'intestin est vraiment grêle, le gros côlon n'est plus si gros, et l'autre demande maintenant qu'on l'appelle le retractatum.
Vendredi
Alléluia! C'est la délivrance! Fini le régime!
Mais tout à ma joie, j'ai oublié de vous expliquer comment ça s'est passé.
Un collègue de travail l'a invitée au restaurant. La naïve pense que c'est grâce à sa nouvelle ligne élancée, mais je sais, moi, qu'il la trouvait toute triste depuis quinze jours, et que la compassion, conjuguée à l'effet de ses sécrétions hormonales, l'ont poussé à l'action.
Résultat : un dîner en amoureux dans un restau chicos.
Il lui dit qu'elle a beaucoup maigri, a-t-elle des soucis? Des ennuis?
Elle ne répond pas que le seul ennui vient de l'incompatibilité de ses mensurations avec les robes d'été des catalogues, ou de l'antagonisme récent entre ses maillots et son fessier, le romanesque doit accepter une part de mystère. De fil en aiguille, elle comprend son erreur et semble assimiler qu'il s'inquiète pour sa ligne, qu'elle gâche sa silhouette à se laisser ainsi dépérir.
Ces douces et sages paroles viriles remplissent leur office, et enfin ma patronne regarde sur le menu autre chose que les hors-d'oeuvre! Je sens le fumet d'un bon poulet fermier caresser mon pote la narine droite (je m'entends moins bien avec la narine gauche, mais cela n'a rien à voir avec l'histoire), et bientôt me voilà occupé à faire fondre toutes ces merveilles de la nature, mmmm... Enfin!
Malheureusement, elle s'empiffre tellement que je digère difficilement toutes ces succulentes nourritures - fallait pas me mettre au régime sec, j'ai perdu la forme!
Son compagnon a l'élégance de la ramener sans tenter sa chance, devinant qu'elle n'est pas au mieux.
Voilà ce que c'est de faire des écarts de régime inconsidérés : on rate une bonne partie de jambes en l'air... et peut-être même l'homme de sa vie...
Mais c'est la rancoeur qui me fait parler, je le sais.
Le vendredi suivant
Ma patronne et moi sommes réconciliés, nous remangeons comme des gens normaux, j'ai retrouvé ma forme et je digèrerais un mouton entier! La vie est belle!
Ce soir, son collègue l'a de nouveau invitée, elle est resplendissante. Il me plaît bien, ce type, je sens que c'est le genre à lui faire visiter les châteaux de la Loire, avec un guide gastronomique dans la voiture. Les châteaux, à vrai dire, je m'en tape, l'estomac ne fait pas dans le culturel, mais je me suis laissé dire qu'il y avait tout du long, dans les bois, quelques délicieuses auberges dont la cuisine n'avait rien à envier à la douceur des lits... En plus, si elle s'agite un peu au plumard avec son jules après le repas, je n'ai rien contre, ça facilite la digestion de secouer un peu toute cette bonne chère. Enfin, nous verrons bien. Pour l'heure, ils n'en sont qu'à commander l'apéritif.
Elle commande un muscat.
- Avec ou sans glaçons?
- Sans glaçons!!! - criai-je en plein restaurant.
Mais qui, dans un restaurant, écoute un estomac?
Femmes : soyez raisonnables
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Nous, adipocytes, sommes méprisés tout au long des journaux pour jeunes filles et pour vieux beaux, qui nous qualifient du très péjoratif "cellules graisseuses" et dans lesquels il n'est question que du culte de la minceur, avec un dogmatisme si poussé que je n'hésiterais pas à le qualifier de phobie du gras voire de névrose obsessionnelle.
Et pourtant, pourtant, vous tous qui me lisez, devez la vie à nos lointains ancêtres, les adipocytes de crô-magnon, qui ont protégé les vôtres des rigueurs du climat préhistorique et des glaciations. Car il faut bien le dire, ces stupides néandertaliens qui n'avaient encore inventé ni le fil à couper le beurre ni le beurre, se trouvaient bien incapables de faire du feu !
Sans nous, adipocytes, les spermatozoïdes de vos parents se seraient retrouvés congelés avant d'avoir pu rencontrer l'ovocyte soeur.
Et quel calvaire eussent été les longues nuits d'hiver que vous avez passées sur le sol des cavernes, agglutinés en amas claniques, faute de n'avoir encore inventé le matelas en latex/nid d'abeille/haute densité et la couverture polaire... Sans nous, sans une bonne couche de gras sous la peau, les coudes de vos voisins et la froideur du sol vous eussent tenus éveillés et, le lendemain, recrus de fatigue, le premier loup vieillissant passant par là n'eût fait de vous qu'une bouchée !
Plus tard, quand tout homme bien né croyait devoir se couvrir de gloire par des faits d'armes, qui dira la geste des adipocytes sacrifiant leur vie par millions en arrêtant la flèche assassine ou le coup de poignard fatal... Combien de jeunes gens prétentieux ne doivent leur réputation qu'à un peu de gras bien placé ?
Et que sont ces rondeurs féminines qui inspirèrent Rubens et Gauguin et qui troublèrent des générations d'adolescents cinéphiles, sinon du gras recouvert de ce camouflage élastique que vous appelez la peau, tellement vous avez honte de votre graisse ?
Et vous-même à l'instant, sur quoi êtes-vous si confortablement assis, sinon une bonne paire de fesses ? Qui ont d'ailleurs tellement inspiré d'histoires sado-maso que nous, adipocytes, serions en droit de réclamer des droits d'auteurs. C'est d'ailleurs le seul domaine où l'humanité nous a témoigné sa reconnaissance : les belles paires de fesses ou de nichons sont légion au cinéma, en peinture ou en sculpture. Ce n'est pas toujours de la plus haute élévation morale... mais, merci quand même aux beaux-arts pour avoir si souvent immortalisé les cellules graisseuses !
Vous qui achetez parfois des fromages pauvres en matière grasse, rappelez-vous que le cerveau est plein de gras... Vous imaginez-vous avec un cerveau allégé à 0% ? pauvre en matière grasse et en matière grise ?
Alors, quand vient le printemps, n'achetez plus ces magazines qui ne savent parler que d'astrologie et de mannequins squelettiques, arrachez-les des mains des adolescentes anorexiques et des femmes complexées, et servez à toute la famille un bon cassoulet ou une truite au beurre !
Ne versez pas votre obole aux escrocs pseudo-scientifiques qui pondent chaque année un nouveau livre et un nouveau régime amaigrissant ; rappelez-vous qu'ils veulent simplement s'engraisser !!!
Sinon, c'est à un véritable génocide d'adipocytes auquel nous assisterons, à coups de régimes, de bistouris, de liposuccions et de rayons laser !
Soutenez notre cause !
Comme les enfants dont l'âme sans détours sait apprécier de bonnes frites bien grasses, des beignets à peine sortis de l'huile, des nouilles dégoulinantes de gruyère ou le moelleux d'un cake au beurre,
comme les Esquimaux, les Tibétains ou les Sibériens qui savent encore ce que le froid veut dire et qui, dans le thé ou le café, rajoutent en des gestes rituels quasi-religieux du beurre rance ou des pignons de cèdre,
respectez les adipocytes, respectez le gros, respectez le gras !
Alerte générale
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Mon peuple, les Acariens, a longtemps été opprimé, mais nous sommes maintenant menacés d'un véritable génocide qui rime avec acaricide... Sommes-nous les nouveaux juifs ?
Depuis des dizaines d'années, les Humains livrent une guerre feutrée aux Acariens, une guerre de position, avec grosso modo une offensive par semaine à l'aide de ces redoutables machines à fabriquer des cyclones que vous appelez aspirateurs. C'était certes cruel, chaque attaque laissant au tapis des milliards de mes semblables; mais nous nous y étions habitués, compensant notre infériorité militaire par une fécondité sans commune mesure avec la vôtre.
Comme si cela ne suffisait pas, on a voulu ensuite affamer notre peuple : la plus modeste revue grand public s’est mise à diffuser des recommandations sur la literie synthétique, l’aération des chambres, l’ensoleillement, la suppression des tapis et des moquettes, toutes mesures qui ne visent qu’à faire mourir de faim des milliards de nos semblables.
Mais une étape a été franchie dans l’horreur : après les aspirateurs, voici les bombes aérosols (nom de code Acardust°).
Ces acaricides, qui n'étaient il y a quelques années qu'une de vos armes secrètes, sont maintenant de plus en plus utilisés par des familles autrefois pacifiques. A notre échelle, elles allient le souffle d'une bombe atomique et la nocivité des gaz de combat. Dois-je rappeler que la France est signataire de la convention interdisant l'utilisation des gaz de combat dans un conflit ?
Pour justifier ces massacres, une propagande médiatique indigne nous montre en gros plan : nous serions horribles, donc mauvais, donc à détruire, raisonnement humain basique déjà séculaire. Permettez-moi de vous dire que les peaux humaines ne sont pas toutes des merveilles de la nature... et nous n’avons nul besoin de microscope électronique pour l’affirmer.
De plus, des tracts circulent dans les revues médicales, pour donner une caution scientifique à cette haine médiatique, nous accusant de mille maux. Propageons-nous la peste, la malaria, le sida ou quelque autre grand fléau ? Que nenni : nous sommes accusés d'être allergisants, de favoriser (même pas causer !) l'asthme modéré débutant ! Quel crime. Je ne parle même pas de la rhinite, que bon nombre de pays pauvres ne considèrent pas comme une maladie.
Et bien, j'ose le crier, ces publications injurieuses, malgré leur aspect scientifique, sont hypocrites : les espions acariens confirment tous qu'un enfant sur deux est victime de tabagisme passif, et ce par ses propres parents ! Sans parler du chat ou du chien sacro-saint de la famille qui, promis-juré, ne va jamais répandre ses allergènes dans la chambre des enfants. Il faut compter également avec la pollution industrielle et le virus respiratoire syncitial, ce redoutable adversaire. Comme toujours dans l'histoire de l'Humanité, vous préférez chercher un bouc émissaire et vous en prendre à un infiniment plus petit que soi !
Nous vous avertissons solennellement, si ces lâches persécutions continuent, des milliards d'Acariens partiront pour un nouvel exode. Et qui, alors, recyclera vos phanères ?
mardi 24 novembre 2009
dimanche 22 novembre 2009
Une journée bien rempli
On dit que chaque jour nous devons manger une pomme pour le fer et une banane pour le potassium.
Une orange également, pour la vitamine C et une tasse de thé vert sans sucre pour prévenir le diabète.
Tous les jours nous devons boire deux litres d’eau (oui, et puis les pisser, qui demande le double du temps que vous avez perdu pour le boire).
Tous les jours il faut boire un Actimel ou manger un yaourt pour avoir les « L.Cassei Defensis », dont personne ne sait ce que diable ils sont, mais il semble que si on n’avale pas au moins un million et demi de ces bacilles ( ?) chaque jour on commence à s’effilocher.
Chaque jour une aspirine, pour prévenir l’infarctus, et un verre de vin rouge, toujours contre l’infarctus. Et un autre de blanc, pour le système nerveux. Et un verre de bière, pour je ne sais plus quoi. Si on les boit tous ensemble, ça peux donner une hémorragie cérébrale, mais ne vous en faites pas, parce que vous ne vous en rendrez même pas compte.
Tous les jours il faut manger des fibres. Beaucoup, beaucoup de fibres, jusqu’à ce que vous réussissez à chier un pull. Il faut prendre entre 4 et 6 repas tous les jours, légers sans oublier de mastiquer 100 fois chaque bouchée. En faisant les calculs, on perd 5 heures pour manger.
Ah, et après chaque repas il faut se brosser les dents, après l’actimel et les fibres, brosser les dents, après la pomme, les dents, après la banane, les dents…et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il vous reste 3 dents en bouche, sans oublier le fil dentaire, masser les gencives, le rinçage au plax…
Il faut dormir huit heures et travailler huit heures, plus le temps pour manger, 21. Il vous reste 3 heures, en admettant qu’il n’y a pas trop de trafic.
Selon les statistiques, nous regardons la télé 3 heures par jour. Déjà ce n’est pas possible parce que tous les jours on doit marcher au moins une demi-heure (attention : après 15 minutes,retournez en arrière, sinon la demi-heure devient une heure).
Il faut maintenir les amitiés parce qu’elles sont comme les plantes, il faut les arroser tous les jours. Aussi quand vous allez en vacances, je suppose.
De plus, il faut se tenir informé et lire au moins deux journaux et quelques articles de revue, pour une lecture critique.
Ah ! il faut faire l’amour tous les jours, mais sans tomber dans la routine : il faut être innovateur, créatif, et renouveler la séduction.
Il faut aussi le temps de passer la serpillière, faire la vaisselle, laver les vêtements, et on ne parle pas du fait que vous avez un chien ou…des ENFANTS ???
En bref, calculez le tout et ça vous fait 29 heures par jour.
La seule possibilité qui me vient en tête c’est de faire plusieurs choses à la fois : par exemple : vous vous douchez avec de l’eau froide et avec la bouche ouverte, comme ça vous buvez vos 2 litre d’eau par jour. Pendant que vous sortez de la douche avec la brosse à dents en bouche vous faites l’amour avec votre compagnon/e qui pendant ce temps regarde la télé et vous raconte ce qu’il voit pendant que vous passez la serpillière.
Il vous reste une main libre ? Appelez vos amis ! et vos parents, buvez le vin (après avoir appelé vos parents vous en aurez besoin). Le BioPuritas avec la pomme, vous pouvez la donner à votre compagnon/e pendant que vous mangez la banane avec l’Actimel. Et demain vous changer.
Mais s’il vous restent 2 minutes de libre, envoyez ce message à vos amis (qu’il faut arroser comme une plante).
Maintenant je vous laisse, parce que entre le yaourt, la pomme, la bière, le premier litre d’eau et le troisième repas de fibres de la journée, déjà je ne sais plus où j’en suis…mais je dois aller d’urgence aux toilettes. J’en profiterai pour me brosser les dents…
vendredi 20 novembre 2009
lundi 16 novembre 2009
samedi 14 novembre 2009
jeudi 12 novembre 2009
mardi 10 novembre 2009
lundi 9 novembre 2009
dimanche 8 novembre 2009
Envie de tuer un ami ?
Mode d'emploi : CLIC ICI
Attention pas de retour en arrière possible ...
samedi 7 novembre 2009
dimanche 1 novembre 2009
Message pour les aveugles
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